Nombreuses
heures devant les écrans d’ordinateurs, courbatures au
dos, tensions musculaires au niveau du cou, crampes et
arthrite dans les doigts qui s’agitent à répétition sur
les claviers des ordinateurs : voilà ce qui conduit un
nombre grandissant d’employés de nos sociétés modernes à
subir des blessures et des handicaps causés par le mode
de travail.
Aussi, les professionnels de la santé savent
pertinemment que les maux de dos reliés à la posture au
travail, lorsqu’ils deviennent un problème de santé,
sont très difficiles à traiter. Or, une étude récente
sur les soins de santé en milieu de travail, menée par
des chercheurs de l’Université York a démontré que deux
sessions hebdomadaires de Tai Chi, un art martial
chinois qui fait de plus en plus d’adeptes en Occident,
seraient suffisantes pour améliorer la souplesse des
muscles du dos et de la colonne vertébrale des employés.
De manière générale, la pratique de cette discipline
renforcerait l’équilibre, fortifierait les muscles tout
en éliminant le stress.
Il avait déjà été démontré dans des études antérieures
que le Tai Chi s’avère efficace à soulager la douleur de
l’arthrite, diminuer les chutes chez les personnes âgées
et améliorer la récupération après des accidents
cardiovasculaires. Ce serait cependant la première fois
que la discipline est évaluée chez les travailleurs
sédentaires.
Le Tai Chi constitué d’une série de positions réalisées
à travers des mouvements lents et continus permet à la
conscience de conduire l’énergie dans tout le corps.
Plus qu’une simple discipline corporelle, sa pratique
millénaire a toujours été reconnue par les chinois comme
un exercice de méditation en action permettant de
développer la concentration et d’ouvrir le champ de la
conscience. Plus le champ de la pensée s'élargit et plus
la patience et la tolérance augmentent disent les
anciens.
Dans un monde impatient, qui se stresse et s’agite de
plus en plus, réapprendre la concentration dans l’action
est non seulement une voie de récupération de la santé
physique mais aussi de la santé psychologique et
spirituelle. « Les voies de la nature sont simples et
faciles, mais les hommes préfèrent ce qui est compliqué
et artificiel», disait le sage Lao Tsé.
On a
assisté à la résurrection du Petit Castor en avril 2009
sur les télévisions Québécoises. Cette série de dessins
animés Japonais qui s'était méritée le prix du Ministère
de l'Éducation du Japon a fait l’éducation morale des
petits samouraïs québécois de la fin des années 70, en
même temps que Passe-Partout.
Les chaînes de vidéo sur demande ou autres chaînes
spécialisées offrent maintenant la série pour que ce
même public, devenu parent puisse partager le plaisir
avec ses propres enfants…
C’est drôle, avec un peu de recul, les émissions qu’on
écoutait à 5 ans ont une toute autre portée. Sont-elles
encore bonnes pour nos enfants du 21 ème siècle?
Le premier épisode commence raide : bagarre entre amis,
chicane de famille, rapt d’enfant sont au menu. Plus
tard, on rencontrera systématiquement des personnages
machiavéliques et séducteurs qui manipulent les masses,
d’autres qui dominent par la force brute; mais encore de
gros durs au cœur tendre qu’il faut apprendre à aimer.
Les épreuves ne manquent pas dans la forêt de
Clairefontaine.
Sous couvert d’images toutes innocentes, les enfants
sont chaque fois mis face à des situations extrêmes. Ils
sont confrontés à des comportements immoraux, injustes,
voir cruels. Mais il y a toujours la contrepartie. Le
Petit Castor aide toujours le faible, même si ce dernier
l’a trahi. Il affronte toujours l’injuste, même plus
fort que lui. Il cherche toujours la vérité même quand
ce n’est pas commode. Lui et ses amis traversent
dignement des dilemmes moraux qui font pâlir et calculer
les adultes les plus moralisateurs.
Les enfants s’identifient nécessairement au Petit Castor
et à ses amis. L’éducation de ces personnages et les
valeurs dont ils font l’expérience rappelle étrangement
celle des anciens Samouraïs. Le petit Castor n’est pas
vraiment le plus fort, mais il est toujours courageux,
généreux, plein d’honneur et de courtoisie, à la
recherche de la sagesse.
Par cette opposition marquée entre des personnages de
natures morales très typées, le jeune auditoire est
poussé à choisir son camp. S’il est appelé par les
valeurs chevaleresques de la justice, de la loyauté et
du courage, il aura l’occasion de vivre par procuration
des centaines de situations concrètes mettant ces
valeurs à l’épreuve.
Bref , pas toujours « politically correct », la série
élabore tout de même une morale des plus nobles. Ses
valeurs ont le mérite d’inspirer la force, la confiance
en soi et l’honneur à des enfants qui en auront bien
besoin et à qui on n’en parle pas souvent…
Despereaux n’est pas une souris comme les autres. À l’école, il a été réprimandé pour avoir dessiné un chat sur son cahier, avoir refusé de déguerpir et de se terrer, avoir déclenché volontairement plus de 20 trappes à souris…
Son professeur a bien tenté de le raisonner : « Il y a
tellement de choses à craindre en ce monde, il suffit de les reconnaître… ».
À la bibliothèque ou son aîné tente de lui enseigner à grignoter le coin des livres, il a trouvé un conte de chevalerie. Honneur, courage, générosité, fraternité… Sa vie bascula soudain.
Bannis pour sa bravoure incompatible avec le mode de vie des souris, il commença sa quête de libérer la princesse du pays de la soupe… Sa grandeur d’âme lui permettra d’oser ce que même les humains avaient abandonné.
Ce film rendu disponible récemment par un certain diffuseur de « vidéo sur demande » séduira le cœur noble de tous les parents à qui il reste un peu de flamme héroïque.
L’univers du film ou des émissions télévisées pour enfant déborde de cynisme et d’excitation superficielle depuis quelques années. Ce sont parfois des films pour les parents blasés qui veulent se payer un peu de sociologie. On les écoute avec les enfants, mais chacun dans son monde. Et c’est la magie qui écope… Mais Despereaux, à la suite de Ratatouille, apporte
fraîcheur, beauté et noblesse.
Pour des parents philosophes, le choix des films pour enfants est parfois un casse tête. Despereaux la souris vous donnera une leçon d’humanité et inspirera à vos enfants la confiance en la vie et le courage chevaleresque que le désenchantement de Shrek leur avait peut-être un peu ravis.
En ces temps où l'information circule plus rapidement que jamais et où des bibliothèques entières sont disponibles sur Internet, la tendance lourde de notre époque est pourtant au déclin de la culture.
Les modèles promus de toute part sont les individus les plus bas - des individus qui bien souvent n'ont à la bouche que jurons et grossièretés, et ont un mode de vie dégradant.
Certes, les communications rapides et la facilité d'accès à l'information peuvent être très bénéfiques! Elles peuvent aussi être mal utilisées et favoriser l'homogénéisation du monde, l'indifférence, la propagation de rumeurs et la superficialité.
Dans une conférence donnée à Madrid en 1984, le philosophe J. A. Livraga explique qu'il est relativement facile de définir les choses qui appartiennent au monde matériel, comme une chaise ou une table. Mais que pour tout ce qui est relatif au métaphysique, comme la vie et l'amour, il faut beaucoup plus de subtilité d'expression.
Il en est ainsi de la culture, que M. Livraga définit comme l'ensemble des connaissances et des aptitudes qu'a une personne pour se développer face à la vie et face à soi-même.
En lisant entre les lignes de la conférence du philosophe, on comprend qu'il nous est d'autant plus possible de définir la culture que nous la vivons. Il s'agit d'enclencher une sorte de cercle vertueux qui s'amplifie en nous à chaque cycle.
Ainsi, la véritable culture n'est pas un simple divertissement pour passer le temps, ni une sorte d'excitation psycho mentale. Elle est le reflet de l'Être rendu visible dans tout ce que nous faisons. La culture n'est pas une question de quantité... on ne peut pas "consommer" de la culture. On peut toutefois la vivre – ou encore y être indifférent, ce qui est la mort de l'âme.
Quand la Culture prend forme et se socialise, on parle alors de Civilisation. Un retour à une culture globale est donc essentiel si l'on veut changer le monde pour qu'il soit nouveau, pour qu'il soit meilleur.
Comment
notre civilisation en est-elle arrivée à perdre accès au langage
symbolique qui permet de parler de l'être, de l'âme, des
vertus et des principes?
Qu'est-il advenu des images qui
ont du sens?
Rappelons que le langage symbolique est nécessaire pour
exprimer la métaphysique, la transcendance, et les
réalités non sensibles comme la Justice, la Fraternité,
etc.
L'absence de symbole réduit tout au signe qui, lui, ne
s'attache qu'aux choses sensibles, par exemple un signe
d'arrêt octogonal au coin des rues ou des logos des
chaînes de restauration rapide.
Réduire le symbole au signe, c'est donc faire de notre
expérience humaine une coquille vide d'âme. C'est
devenir un robot qui répond aux stimulus de ce qui est
accepté par le conscient collectif.
Cette perte de relation au symbole rend la pensée
contemporaine malade. Elle a perdu le sens de
l'analogie. Elle est conformiste, dogmatique. Par
exemple, la pensée dominante contemporaine ne peut pas
imaginer d'autres solutions qu'économiques à la crise
actuelle. Elle ne voit pas que la crise est humaine.
De l'homme libre-penseur et libre-rêveur, on est passé à
l'homme de la masse esclave de ses instincts et manipulé
comme une marionnette par les propagandistes.
Pour aider à réhabiliter le langage du symbole, voyons
trois des aberrations historiques qui ont conduit au
paradigme moderne, à cette société dénuée de sens.
Il y a d'abord le courant positiviste qui a prétendu que
seules existent les choses mesurables, dénombrables.
Quelle place reste-t-il alors à l'art (devenu simple
décoration) et au sentiment religieux (canalisé de nos
jours par les spectacles à grand déploiement des
preachers ou par les pseudo états nirvaniques atteints
dans les ashrams de l'Inde ).
Avec ce positivisme scientifique, nous en sommes arrivés
à un monde de froides statistiques où l'on n'est qu'un
numéro dans la machine sociale.
Les symboles ont aussi subi une réduction de sens par la
psychanalyse freudienne. Toute expression d'un sens
transcendantal y est considérée pathologique. Et cette
pathologie provient exclusivement du "complexe d'Œdipe",
c'est-à-dire le refoulement d'un conflit non résolu lors
de la petite enfance entre la libido et sa censure.
L'erreur de Freud – erreur qui s'est socialisée – est
que les images, les rites, les mythes ne peuvent être
selon lui que des régressions affectives, donc des
maladies. La théorie du complexe d'Œdipe a depuis
longtemps été rejetée mais étrangement, cela ne s'est
pas socialisé…
Troisièmement, les symboles ont aussi été réduits à des
images dogmatiques pour protéger certaines doctrines
puissantes. On est passé de l'imagination symbolique à
la pensée directe qui refoule le transcendant, qui
l'escamote. On ne s'est attaché qu'à la superficie du
sens. L'image s'est fonctionnarisée, elle ne porte plus
de potentiel d'illumination.
De tout cela il résulte que l'impérialisme de la froide
raison a vidé les images de leur sens pour ne laisser
que des coquilles vides. C'est "logique" pour notre
civilisation qui fait la même chose avec la Terre,
vidant celle-ci de ses ressources pour ne laisser que
déserts sans vie.
La crise actuelle a des racines plus profondes que des
malversations boursières. Elle tire ses racines dans
l'indolence collective face à la destruction du sens de
la vie.
D’où nous
vient l’ancienne coutume d’échanger des « Oeufs de
Pâques » ? Entreprenons un périple vers les racines de
l’humanité et nous verrons que la coutume des œufs de
Pâques est plus profonde qu’elle ne paraît à première
vue.
Madame Blavatsky rapporte que l’œuf est un des symboles
les plus anciens qui soit. Il a été utilisé dans toutes
les nations pour représenter l’origine et le secret de
l’Être.
L’œuf, par sa forme de Cercle ou de Sphère, est aussi la
représentation symbolique de l'Univers et de notre
Terre. Ainsi la forme de notre planète doit
nécessairement avoir été connue bien avant l’époque de
Christophe Colomb… La connaissance de la forme de la
Terre était même largement répandue depuis les temps les
plus archaïques.
D’autre part en Inde ancienne, le dieu Brahmâ fut appelé
Kâlahamsa, ce qui signifie le "Cygne de l'Eternité". Et
le Cygne bien sûr est ovipare. Les védas enseignent
ainsi que Brahmâ pond, au commencement de chaque
Mahâmanvantara (la partie manifestée du cycle
universel), un Oeuf d'Or en tant que symbole de
l'Univers.
Pour une personne qui se propose d’observer, l’œuf
apparaîtra comme un véritable miracle. C’est qu’à partir
d’un Rien latent (potentiel), et sans autre apport que
la chaleur, le germe devient une créature vivante et
concrète qui s’actualise en brisant sa coquille.
Toujours pour l’observateur, cette naissance hors de la
coquille est comme une épiphanie, comme l’apparition
d’un être auto généré et auto créé.
L’œuf, c’est donc aussi l’image de tout être humain qui
fait un travail « intérieur », imperceptible aux yeux
des autres, mais pourtant bien réel et qui permet la
naissance – et pourquoi pas la renaissance.
Il est ainsi tout à fait logique que la tradition des
œufs de Pâques arrive au printemps, saison qui marque la
renaissance de la Nature.
Le Musée d'art contemporain de Montréal consacre au peintre Claude Tousignant la plus importante exposition de son histoire dédiée à un seul artiste. On y présente une rétrospective d'une carrière de quelque 50 ans consacrée à l'art abstrait.
Le plus fameux tableau de Tousignant est son "Monochrome orange". C'est un simple carré orange sans texture, sans forme, sans rythme, sans composition – bref sans "geste" artistique.
Monochrome Orange pose la question du silence, particulièrement aigue à notre époque où le bruit est omniprésent, tant sous forme de pollution visuelle que sonore, avec le bombardement de publicités tonitruantes qui accaparent toutes les ondes et avec les affiches publicitaires qui occupent l'espace visuel urbain.
Il y a peu de remises en question de cette pollution, de cette agression marchande où tout, même la culture, est inféodée à la domination de l'aspect économique.
L'étrange silence de Monochrome Orange est une sorte de coupe à blanc dans tout ce bruit. Mais le "silence" du tableau n'apporte ni de réponse ni de chemin vers une réponse. C'est l'œuvre d'art saignée de son sens.
C'est un tableau qui reste personnel à l'artiste, ce qui peut-être contribue à sa propre démarche, mais qui ne rejoint pas une dimension universelle, une ouverture sur l'âme comme pouvaient le faire les œuvres classiques qui, bien plus que "figuratives", étaient symboliques.
Le peintre Yves Klein, à l’occasion de son « Exposition du vide » constituée aussi de peintures monochromatiques, déclarait : « Vous avez tous eu conscience ce soir d’assister à un moment historique dans l’histoire de l’art universel. (…) c’est la brusque extrapolation de quatre millénaires de civilisation qui vient de trouver son couronnement exhaustif. »
Ainsi donc le couronnement artistique de la civilisation occidentale serait ces vides monochromes, ces "performances narcissiques", ces phénomènes détachés de leur noumène - tels des radeaux perdus en mer portés par le hasard des courants les plus lucratifs de la mode.
Le silence de ces œuvres est académique, froid, statique, cérébral.
C'est un silence de mort.
Pourtant, il existe bien un silence qui a du sens, un silence qui porte la vie et qui illumine la conscience. Un silence qui n'est ni une contestation du bruit, ni une amputation du sens. Il existe un silence qui est l'affirmation de soi. Il y a une "Voix du silence" qui a mené l'Humanité à réaliser des œuvres atemporelles infiniment fécondes.