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On a
assisté à la résurrection du Petit Castor en avril 2009
sur les télévisions Québécoises. Cette série de dessins
animés Japonais qui s'était méritée le prix du Ministère
de l'Éducation du Japon a fait l’éducation morale des
petits samouraïs québécois de la fin des années 70, en
même temps que Passe-Partout.
Les chaînes de vidéo sur demande ou autres chaînes
spécialisées offrent maintenant la série pour que ce
même public, devenu parent puisse partager le plaisir
avec ses propres enfants…
C’est drôle, avec un peu de recul, les émissions qu’on
écoutait à 5 ans ont une toute autre portée. Sont-elles
encore bonnes pour nos enfants du 21 ème siècle?
Le premier épisode commence raide : bagarre entre amis,
chicane de famille, rapt d’enfant sont au menu. Plus
tard, on rencontrera systématiquement des personnages
machiavéliques et séducteurs qui manipulent les masses,
d’autres qui dominent par la force brute; mais encore de
gros durs au cœur tendre qu’il faut apprendre à aimer.
Les épreuves ne manquent pas dans la forêt de
Clairefontaine.
Sous couvert d’images toutes innocentes, les enfants
sont chaque fois mis face à des situations extrêmes. Ils
sont confrontés à des comportements immoraux, injustes,
voir cruels. Mais il y a toujours la contrepartie. Le
Petit Castor aide toujours le faible, même si ce dernier
l’a trahi. Il affronte toujours l’injuste, même plus
fort que lui. Il cherche toujours la vérité même quand
ce n’est pas commode. Lui et ses amis traversent
dignement des dilemmes moraux qui font pâlir et calculer
les adultes les plus moralisateurs.
Les enfants s’identifient nécessairement au Petit Castor
et à ses amis. L’éducation de ces personnages et les
valeurs dont ils font l’expérience rappelle étrangement
celle des anciens Samouraïs. Le petit Castor n’est pas
vraiment le plus fort, mais il est toujours courageux,
généreux, plein d’honneur et de courtoisie, à la
recherche de la sagesse.
Par cette opposition marquée entre des personnages de
natures morales très typées, le jeune auditoire est
poussé à choisir son camp. S’il est appelé par les
valeurs chevaleresques de la justice, de la loyauté et
du courage, il aura l’occasion de vivre par procuration
des centaines de situations concrètes mettant ces
valeurs à l’épreuve.
Bref , pas toujours « politically correct », la série
élabore tout de même une morale des plus nobles. Ses
valeurs ont le mérite d’inspirer la force, la confiance
en soi et l’honneur à des enfants qui en auront bien
besoin et à qui on n’en parle pas souvent…
-Youri Pinard
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