Tout
récemment, David Suzuki recevait sur les ondes de CBC à
son émission « Last Call », le réputé spécialiste de la
science de l’atmosphère James Lovelock biologiste
anglais et auteur du livre «The Vanishing face of Gaïa.
A final Warning».
À la veille de ses quatre-vingt-dix ans, on dira de
James Lovelock qu’il est l’un des savants qui harmonise
le mieux l’analyse à l’intuition. À la fois scientifique
et philosophe, il est aussi l’inventeur du détecteur
d'électrons, grâce auquel on a pu à partir des années 50
repérer des substances chimiques de fabrication humaine
en doses infinitésimales. Le détecteur avait permis
entre autre de mesurer les traces de CFC dans
l'atmosphère et de constater que la couche d'ozone était
menacée.
Dans son livre le plus récent, il reprend sa théorie
Gaïa et propose une compréhension scientifique de la
terre comme organisme vivant capable de s’autoréguler.
En tant que scientifique indépendant, il démontre que
les prévisions des changements climatiques admises par
la communauté scientifique internationale sont encore
loin des effets mesurables. Ceux-ci suivent une
accélération beaucoup plus importante que ce qui a été
prévu en 2007. Au dire de Lovelock, le désir aveugle de
perpétuer un mode de vie de consommation comme si de
rien n’était - et ce, malgré les nombreux avertissements
des chercheurs, accroît les périls qui menacent notre
propre survie.
Selon l’auteur, nous aurions déjà dépassé le point de
non retour en ce qui concerne l’impact de l’activité
humaine sur l’environnement. Et si, en effet, il nous
faut de façon drastique transformer nos manières de
vivre, nous devons de surcroît consacrer notre énergie à
nous adapter du mieux que nous pouvons pour survivre aux
conséquences des changements climatiques que nous avons
engagés.
"Gaïa survivra" dit-il, la question est de savoir si
l’espèce humaine pourra en faire autant. Lovelock
rappelle que dans les derniers millions d’années,
l’humanité a subi des épisodes de « dépopulation » très
importantes desquelles nous sommes tous issus
aujourd’hui.
Pour le scientifique, l’espoir et l’avenir réside à la
fois dans la capacité de Gaïa - la terre mère - de s’auto-régénérer
et dans la capacité de l’humain de retrouver des voies
d’évolution harmonieuse avec les autres et avec son
environnement.
-Céline
Bouchard
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