Le siège de l’incertitude enfin découvert

 

 

 

 

 

En juillet dernier, nous avions souligné une découverte surprenante : L’empathie serait une fonction naturelle du cerveau. En effet, la sensibilité à la souffrance augmenterait à la vue de la souffrance d’autrui. De plus, des zones du cerveau reliées à la réflexion morale seraient stimulées à la vue d’une souffrance infligée volontairement.

Nous pensons utile de faire un lien avec la récente découverte du Centre National de Recherche Scientifique de France, rapportée cette semaine par Radio-Canada, selon laquelle l’hippocampe serait la zone du cerveau où siège l’incertitude. Pour les neuroscientifiques, l’incertitude concerne surtout la capacité de prévoir l’avènement ou non d’une récompense, c'est-à-dire d’une sensation agréable.

Face à ces découvertes scientifiques fascinantes qui élucident les « comment? » de la vie, le risque serait justement la fascination. Par exemple de nombreuse sources d’informations vulgarisées, souvent adressées aux jeunes, prétendent expliquer les mystères de la vie par un éclairage souvent trop matérialiste. On y montre typiquement l’amour comme un résultat de l’envahissement du cerveau par des hormones.

Cartographier le cerveau à la recherche de nos vertus et de nos défauts, analyser la chimie hormonale pour donner du sens à nos sentiments nobles et ignobles; tout cela est très stimulant… D’autant que cela permet de garder à la mode la vision dualiste et matérialiste de l’Homme étant un « animal doué de raison ».

Tout se passe comme si en démystifiant l’animal -le côté physiologique- la raison en tant que principe perdait peu à peu son sens… À la fin, nous risquons de nous retrouver avec une vison encore plus simpliste : l’Homme sera-t-il un jour considéré comme un simple « animal duquel suinte une raison », comme un épiphénomène, un sous-produit de la merveille neurobiologique?


La science n’a jamais apporté autant de lumière sur le « comment ». Souhaitons que notre soif de réponses aux « pourquoi ? » ne soit jamais assouvie par des réponses aux « comment ». Ce serait un peu comme boire l’huile de notre lampe…

-Youri Pinard

 

1er mai 2009

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