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Une étude
faite par une équipe de chercheurs de l’université de
Cambridge, le Medical Research Council Cognition & Brain
Sciences Unit, a récemment fourni de nouvelles évidences
que le cerveau vivrait à la lisière du chaos au point
critique de transition entre l’ordre et le désordre.
Cette situation lui permettrait comme aux autres
systèmes naturels la plus grande zone de créativité et
d’adaptabilité à son environnement.
La recherche publiée il y a quelques jours fournit des
données expérimentales sur cette théorie. Les
scientifiques ont identifié en effet un phénomène qu’ils
appellent l’auto organisation critique caractéristique
des systèmes qui s’organisent spontanément pour
fonctionner à la frontière de l’ordre et du chaos. Ceci
se retrouve dans de nombreux systèmes physiques dont
notamment les avalanches, les feux de forêts, les
tremblements de terre et le rythme cardiaque et bien
d’autres systèmes de la nature en apparence très
différents.
Des réseaux neuronaux informatiques démontrent que ces
caractéristiques ont aussi révélé une meilleure mémoire
et une meilleure capacité de traitement des données. Les
chercheurs disent que les systèmes critiques peuvent
répondre rapidement et à grande échelle à de petits
changements dans leurs environnements.
Le docteur Manfred Kitzbichler de Cambridge mentionne
que grâce à ces caractéristiques, l’auto organisation
critique est « intuitivement attrayante comme modèle
pour les fonctions du cerveau telles que la perception
et l'action, car elle nous permettrait de passer
rapidement entre les états mentaux en vue de répondre
aux changements des conditions environnementales »
Il est intéressant de voir que cette théorie
scientifique de l’auto organisation critique rejoint ce
que la sagesse du bouddhisme entendait par l’idée de
tension juste nécessaire à la conscience et sans
laquelle il ne peut y avoir d’évolution et de maîtrise
de soi .
On retrouve la même idée en Égypte ancienne : « L’ordre
qui naît de la réalisation de Maât (la justice) est le
fruit d’une transmutation dynamique permanente du
non-sens en sens, du chaos en harmonie intelligente, de
la sauvagerie en civilité.» écrit l’anthropologue
Fernand Schwarz.
Ainsi l’ordre dans la compréhension de sa réalité
naturelle n’est jamais figé. Il intègre le chaos pour le
transformer en degré d’ordre supérieur c’est-à-dire
toujours plus près de la source. Les récentes
découvertes scientifiques sur le cerveau humain sont à
l’image des découvertes des systèmes de la nature et
nous révèlent les lois intelligentes de la vie – à nous
d’en comprendre les modèles.
-Céline
Bouchard
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