La pomme de terre redécouverte
La vallée sacrée des Incas, au
Pérou, est le berceau de la pomme de terre comestible,
née il y a environ 8,000 ans et aujourd’hui cultivée
partout dans le monde. Cette vallée est située à plus de
3600 mètres d’altitude, sur les flancs, près du site
archéologique de Machu Picchu.
Les villageois de cette région ont réuni leurs
territoires pour fonder le "parc de la pomme de terre"
(Parque de la papa). Ces paysans quechuas, descendants
des Incas, cultivent plusieurs variétés distinctes de
pommes de terre sur la même parcelle de terrain.
Cette biodiversité permet de tenir à distance les
maladies et insectes nuisibles. Ils ont à cœur la
préservation de leur terre. Ainsi, au lieu d'utiliser
des insecticides, ils sèment en bordure de leurs
terrains des espèces de plantes qui éloignent les
insectes nuisibles.
Grâce au soutien technoscientifique du centre
international de la pomme de terre, une banque de
germe-plasma située à Lima, ces communautés ont créé ce
parc qui renferme 1200 variétés traditionnelles. Un des
objectifs à long terme consiste à réinsérer l’ensemble
des 4000 variétés connues de pomme de terre dans la
vallée.
Comme elle est facile à cultiver et que sa teneur
énergétique est élevée, c’est une culture commerciale
précieuse pour des millions d’agriculteurs. La pomme de
terre, contrairement aux céréales, n’est pas
commercialisée sur le marché mondial. C’est pourquoi il
s'agit d'une culture vivement recommandée pour atteindre
la sécurité alimentaire.
En ces temps de crise alimentaire mondiale, cette
initiative permet la préservation d’une culture
ancestrale qui assure l’autosuffisance alimentaire des
montagnards mais aussi le développement économique et
social de leurs communautés.
Chacun d’entre nous a la capacité de travailler
efficacement au changement; ensemble nous pouvons
recouvrer l’antique et fortifiante harmonie grâce à
laquelle les besoins des humains et ceux de tous leurs
compagnons sur la planète se retrouveront en équilibre
avec les processus sacrés d’autorégénération de la
Terre.
-Thérèse Martin
