Une découverte fondamentale – le memristor

 

         

Le “chaînon manquant” de l’électronique, prévu par des travaux théoriques dès 1971, a été découvert cette année. Il s’agit du « memristor », 4e élément passif avec le condensateur, l’inductance et la résistance.

 

Ce composant a la propriété de « se souvenir » des changements de courants qui le parcourent. Il est donc particulièrement bien adapté à l’ère nouvelle des systèmes nanométriques. En effet, étant un composant passif, il gagne en efficacité avec la diminution d’échelle.

L’existence du memristor est rendue possible grâce à l’hystérésis. Jusqu’à présent, on avait cru en électronique que l’hystérésis était une anomalie. Personne n’arrivait à l’expliquer bien que tous pouvaient la constater.

En fait, l’hystérésis est un phénomène normal de la nature – une sorte de mémoire naturelle. Par exemple, lorsqu’on approche un aimant d’une pièce de fer magnétiquement neutre, puisqu’on retire l’aimant, le fer conserve indéfiniment une part de magnétisme. Le memristor fait de même avec le flux électrique.

Dans les faits, pratiquement tous les systèmes imaginables fonctionnent avec une mémoire. Même un système économique ne peut pas se comprendre de manière binaire, en faisant abstraction du passé, pas plus que le réseau de synapses et de neurones du cerveau n’aurait d’utilité sans mémoire.

L’introduction d’un composant basé sur l’hystérésis va changer fondamentalement les outils d’analyse mathématique. On ne pourra plus s’en remettre à une logique binaire à laquelle il manque de subtilité pour modéliser un composant analogique.

La pensée binaire seule ne rend pas compte des nuances. Elle tend à mécaniser l’humain, ne lui laissant pas d’espace mental entre le zéro et le un, entre le oui et le non.

 

La possibilité qu’offre notre cerveau de penser par analogie nous ouvre a toute une palette de nuances qui permettent une haute culture chez l’être humain, une culture capable même d’intégrer le paradoxe.

 

-Charles Goyette

 

02 juin 2008

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