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Le Musée des Civilisations à
Gatineau présentait récemment une exposition remarquable
"Richesses du Pérou – Secrets d’une civilisation
disparue".
La culture Sicán ("Temple de la Lune"; dénommée ainsi
par l'archéologue Izumi Shimada) s'étendait sur cinq
vallées du nord du Pérou. Son influence civilisatrice (IXème/XIVème
siècle) couvrait la moitié nord du pays et plusieurs
régions de la Colombie et de l'Équateur.
Les trésors culturels et spirituels de cette brillante
culture, faits d'or et de métaux précieux, furent
victimes, jusqu'à nos jours, de la cupidité. D'abord les
conquérants qui les fondirent n'y voyant que l'or et
l'argent, puis la longue série des pillages lucratifs.
Depuis le début du XXème siècle, plus de cent mille
excavations illégales ont été faites dans cette zone.
Des pilleurs modernes ont manqué de quelques centimètres
"la tombe du seigneur du Sicán". Découverte intacte elle
a été fouillée par les archéologues au début des années
90. Depuis de nouvelles découvertes ont mis à jour une
extraordinaire culture.
La murale de la pyramide "Huaca Las Ventanas"
illustre la vision du monde du Sicán. D’un côté de la murale se
trouve le soleil, de l’autre un croissant de lune
ascendant et entre les deux une série de vagues se
terminant en crête en forme d’oiseaux. Au centre le Dieu
du Sicán, Naymlap assure l’abondance, tant sur la terre
que sur la mer mais aussi l’équilibre de l’influence des
opposés.
Dans cette culture, "Naymlap" symbolise tout ce qu'il
faut savoir pour comprendre l'harmonie par opposition et
vivre selon ses normes. Les Sicaniens ont traduit la
relation dynamique avec Naymlap dans leur art, culture
et civilisation.
À l’heure ou l’on s’interroge sur notre façon de vivre
et que l’on constate l’impact de notre mode de vie sur
l’environnement, voilà un nouvel héritage spirituel
duquel l'on pourrait certainement apprendre quelque
chose d'utile.
-Denis Bricnet et Céline Bouchard |