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English Heritage vient
d'annoncer que Stonehenge, patrimoine historique mondial
de l'UNESCO, devient enfin l'objet de fouilles
archéologiques sérieuses.
Informés de la nouvelle, de multiples organes de presse
titrent en mettant en exergue le "mystère"; "Stonehenge
révèlera-t-il ses mystères?"; "De nouvelles
fouilles tentent de percer le mystère de Stonehenge";
"percer le secret du mystérieux alignement circulaire",
etc.
Ce traitement de la nouvelle vise plus à provoquer
l'achat des journaux - satisfaction des payeurs de
publicité oblige - que de présenter les choses comme
tout simplement elles sont.
"Très peu de recherches archéologiques de qualité ont
été effectuées à Stonehenge" précise David Miles,
archéologue en chef de English Heritage. C'est la
première fois que des fouilles systématiques sont
entreprises.
Pour savoir il faut étudier; pour trouver il faut
chercher. Tant que l'étude et la recherche ne sont pas
entreprises, les choses délaissées ne sont pas
"mystérieuses"; elles ne sont que le miroir de
l'ignorance humaine à leur sujet.
Il
est significatif que le sens logique et philosophique du
mot mystère; "ce qui est incompréhensible"; soit
ainsi confondu avec la simple ignorance.
En 1915 Stonehenge était acquise par Sir Cecil Herbert
Edward Chubb dans une vente aux enchères. Edward Chubb
voulait que les monolithes restent une propriété
anglaise. Il en fit don au gouvernement de son pays le
26 octobre 1918.
Ce n'est qu'en 1964 qu'un semblant de fouilles était
mené; des travaux qui relevaient plus de l'entretien que
de la recherche aux dires de l'archéologue en chef David
Miles.
44 ans plus tard les premières recherches sérieuses
débutent. Elles permettront de combler l'ignorance et
non de percer un pseudo "secret" et illusoire "mystère"
entretenus dans le seul but de favoriser la vente de
quelques copies de plus de son journal-gagne-pain.
Ce qui est "mystérieux" est tout autre chose…
-Denis Bricnet |