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" Lorsque les peuples fixent,
chacun à sa manière, le commencement du cercle annuel
des jours, les uns à partir de l'équinoxe du printemps,
les autres au milieu de l'été, et la plupart des autres
vers la fin de l'automne, ils célèbrent tous les
bienfaits évidents du Soleil.
L'un le remercie de la saison propice au labour, où la
terre fleurit et s'épanouit, où tous les fruits se
mettent à germer, où les mers s'ouvrent à la navigation,
où la tristesse et la rigueur de l'hiver font place à la
sérénité.
Les autres honorent le temps de l'été, parce que l'on
est rassuré désormais sur la venue des récoltes, que les
grains sont déjà réunis, que la cueillette est mûre et
que les fruits, venus à point, pendent aux arbres.
D'autres, plus ingénieux, voient la fin de l'année dans
la maturité pleine et même avancée de tous les fruits,
et c'est quand l'automne expire qu'ils célèbrent le
renouvellement de l'année. Mais nos ancêtres, depuis le
divin roi Numa, ont avant tout honoré le Soleil, et ne
se sont point préoccupés de l'utilité.
Leur nature divine, je pense, et leur intelligence
profonde leur ont fait voir en lui la cause de tant de
biens, et ils ont décidé de faire concorder le
commencement de l'année avec la saison où le Roi Soleil
quitte les extrémités méridionales pour revenir vers
nous, et que, bornant sa course au Capricorne, comme à
sa dernière limite, il s'avance de Notus vers Borée pour
nous faire part de ses bienfaits annuels. (…)
Désormais, avant le renouvellement de l'année et
immédiatement après le dernier mois consacré à Saturne,
nous solennisons par des jeux magnifiques consacrés au
Soleil, la fête du Soleil Invincible.
(Extrait d'un discours de l'Empereur romain Julien -
4ème siècle)
-Denis Bricnet
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