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Dans le ciel on voit passer des oiseaux migrateurs dans
leur formation en V si caractéristique, si intelligente.
Ils se préparent à entreprendre leur long périple vers
le sud.
Plus près de nous, les feuilles des arbres commencent à
changer de couleur, passant aux teintes d'ocre, de
jaune, de brun – offrant à notre regard un bref
spectacle d'une étonnante beauté – avant de couvrir le
sol d'un doux tapis de feuilles.
Et le soir venu tant dans les villes que dans les
villages, alors qu'il faut déjà se couvrir, les passants
hâtent le pas pour rentrer se chauffer.
Voilà autant de signes que l'automne est arrivé!
Si l'on remarque aisément les changements physiques que
produit le passage à l'automne, qu'en est-il des
changements plus subtils? Arrivons-nous à percevoir la
différence d'énergie ambiante à partir de l'équinoxe
d'automne?
Avec leurs formules et leurs images qui nous font encore
vibrer, les anciens parlaient de l'automne comme du
printemps des philosophes. Pourquoi? C'est que l'automne
convient naturellement à la réflexion, à
l'intériorisation, à la patience et à la vision d'un
avenir encore invisible.
L'automne, c'est le temps de récolter les fruits de
notre labeur de l'été, pour apprécier la générosité de
la Terre. C'est aussi le temps où le monde physique
commence à s'endormir, laissant toute la place au monde
de l'âme qui, ayant moins de distractions, peut prendre
de l'expansion.
Toutes les traditions de sagesse nous parlent de l'âme
mais étrangement, il est peu fréquent aujourd'hui d'en
avoir une compréhension claire. Peut-être en ces temps
de passage à l'automne vaudrait-il la peine d'accueillir
avec ouverture le rythme naturel des saisons qui nous
parle de l'âme par le langage du symbole.
La Nature est un grand livre qui nous fait comprendre de
l'intérieur une réalité qui nous rassemble tous: l'âme
humaine, à l'image de l'oiseau, est en migration. Elle
va au loin et disparaît – mais ne meurt pas. Et elle
revient au printemps, renaissante et prête pour un autre
cycle.
-Charles Goyette
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