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Dans l'ouvrage récemment
paru "Sustaining Life", les experts préviennent que :
"…de nombreuses formes de vie qui ont un intérêt
économique et médical pourraient disparaître avant que
nous en connaissions les secrets.»
Cet ouvrage de l'Université d'Oxford, financé en partie
par le Programme des Nations Unies pour l'environnement
(PNUD) affirme en outre que "…le déclin et l'extinction
des biens naturels pourrait causer d'importantes pertes
pour la recherche médicale".
Pour les experts, il s'agit donc "de permettre une
meilleure conservation et une meilleure gestion des
espèces et des écosystèmes qu'elles habitent."
Le ton avec lequel l'avis des experts est rapporté est
particulièrement condescendant envers la Nature. On se
préoccupe froidement de la vie pour son "intérêt
économique" sans égard à sa dimension sacrée.
Les formes de vie ont
certainement d'autres raisons de vivre que celle de nous
permettre d'en extraire "les secrets". Nous faudrait-il
comprendre et accepter qu'une fois leurs secrets
arrachés, devenues inutiles, il n'y a plus aucune raison
de voir ces "formes de vie" nous embarrasser les pattes
et qu'en conséquence elles peuvent alors disparaître ?
On appelle la merveilleuse diversité des formes de vie
sur notre planète des "biens naturels", comme s'il
s'agissait d'objets mis à disposition de l'humain. C'est
ce genre d'approche et ce type de langage qui font que
l'on ne trouve rien à redire à considérer les bancs de
poissons comme des "stocks de poissons". Oh arrogance et
vanité ce monde vous sied à merveille.
On réduit l'intelligence de la Nature, qui a tout de
même fort bien fait se propager la vie depuis quelques
milliards d'années, à une question de "gestion des
espèces".
Peut-être les experts, malgré leur savoir académique
imposant, devraient-ils aussi acquérir une autre qualité
essentielle – l'humilité face au mystère de la Nature.
-Charles Goyette |