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Tannhäuser est un ménestrel
légendaire du Moyen-Âge. Son histoire, qui a pris
l’ampleur universelle d’un mythe, relate le combat de
l’âme attirée à la fois par les plaisirs des sens et par
l’élévation spirituelle.
Dans l’histoire de Tannhäuser, la recherche inaltérable
de plaisirs sensuels est représentée par la déesse Vénus
Pandémos. Pour garder Tannhäuser prisonnier de Venusberg,
la déesse lui fait miroiter maints plaisirs à venir.
Mais pour le ménestrel, cette vie de confort lui pèse.
Il est interpellé par le souvenir de son ancienne vie à
la cour, ou il chantait les vertus les plus nobles et
les exploits les plus hauts.
Les élans spirituels de Tannhäuser, qui sont comme de
claires réminiscences, lui permettent de quitter le
confort stérile de Venusberg ou il perd sa vie par la
recherche toujours croissante de plaisirs éphémères.
C’est l’image d’Élisabeth, la Dame vertueuse, pure et
courtoise, qui sort le héros de sa torpeur. Sa vertu
inébranlable permet au ménestrel de prendre conscience
de toute l’ampleur des turpitudes ou il était tombé.
C’est pour cette Dame Inspiratrice, une sorte de Vénus
Ourania qui symbolise l’élévation spirituelle, que
Tannhäuser entreprendra un long et difficile pèlerinage
pour se rédimer.
L’histoire de Tannhäuser foisonne d’enseignements
philosophiques. La force d’un mythe est dans la durée –
son essence reste vraie quelles que soient les
circonstances historiques. Avec Tannhäuser, on comprend
entre autres que tant Venusberg que la Cour ne sont pas
des endroits particuliers, mais bien des niveaux de
conscience qui dictent ce qui sera au centre de notre
vie.
La liberté, elle est à la fois toujours à conquérir et
présente en chacun. Choisir ce qui sera au centre de sa
vie est un acte libre. Il faut le faire en pleine
conscience et non par automatisme.
Tannhäuser, ou le combat universel de l’âme pour la
lumière, est toujours d'actualité.
-Charles Goyette
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