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Notre nez nous fournirait
beaucoup plus d'informations qu'on le pensait jusqu'à
aujourd'hui, affirment des chercheurs de l'Institut
neurologique de Montréal, rattaché à l'Université McGill
(INM).
Selon leurs travaux, l'odorat permet d'identifier avec
précision la différence entre un étranger et un ami, des
voies nerveuses distinctes du cerveau analysant les
odeurs humaines et les odeurs courantes. Les stimuli
perçus comme très importants pour notre survie sont
traités plus rapidement et plus précisément par des
réseaux neuronaux distincts. Nous aurions donc la
capacité au sens bien physiologique de ‘sentir les
priorités’ et d’adopter les comportements adéquats.
La psychologie présente dans la philosophie spirituelle
nous enseigne que les sens, lorsqu’ils sont délibérément
reliés à l’attention, nous permettent d’aller bien
au-delà de nos perceptions instinctives immédiates et se
révèlent être une panoplie essentielle de moyens et de
facteurs pour accéder à plus de sagesse.
Ainsi donc, l’odorat, qui nous permet de percevoir les
odeurs (odeurs qu’il nous est difficile de qualifier, et
qu’au mieux nous nous hasardons à définir comme
agréables ou désagréables, avec un risque important que
nos opinions ne coïncident pas avec celles des autres),
est affiné par l’attention qui en fait un sens beaucoup
plus subtil, si bien que, dans le langage courant, on a
l’habitude de dire ‘qu’avoir du nez’, c’est posséder
l’art de découvrir ce qui est apparemment caché, presque
comme un pouvoir divinatoire.
Un peu plus haut, avoir du nez, c’est faire alliance
avec l’air et les parfums ; c’est l’attention à ce
qu’emporte et apporte le vent et à l’arôme qu’exhalent
tous les êtres.
Il y a une distance infinie entre sentir et capter la
quintessence des choses, mais s'engager résolument à la
réduire par la qualification des sens est un bénéfice
qui vaut la peine de l'effort. Flairer l'essentiel est
un pouvoir qu'aime l'intelligence.
-Nathalie Loiselle
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