La loi du nombre.

 


 
 

 

 

La logique de notre époque veut que la majorité ait toujours raison. C'est pourquoi on fait des sondages, des statistiques, des "focus groups" pour savoir ce que pense la majorité. Cela nous réconforte de prétendre pouvoir tout quantifier. C'est la loi d'un monde matérialiste.

Or le prosélytisme matérialiste a envahi depuis longtemps la sphère psychologique qu'il a contaminée. Ainsi, on a réduit cette sphère pour qu'elle soit toujours tournée vers le bas, vers l'excitation, les appétits et les instincts. Quant à l'autre fonction psychologique, celle qui relie l'humain aux Principes, elle est endormie.

Il en résulte que l'on agit aujourd'hui sans principe transcendant pour diriger ses actions. Il ne reste que les actions vidées de leur sens. Et l'on compense le manque de sens par une croissance exponentielle de l'agitation.

Le temps disponible s'est rétréci. Il ne reste plus de temps pour la contemplation des principes, pour savoir où l'on va individuellement et collectivement.

La société "moderne" a comme moteur le devenir linéaire, un avenir évanescent dont nul ne connaît l'aboutissement. C'est le credo illusoire du progrès continu, la foi aveugle à la croissance économique et au bien-être matériel.

Et quand ce "progrès" déraille lors d'une crise, il faut vite colmater les brèches pour éviter que des individus se rendent compte de l'absurdité de cette course folle vers l'autodestruction.

Pour mieux contrôler les individus, le dogme matérialiste a envahi la sphère sociale, rabaissant tout au niveau le plus bas. Le nivellement mène à l'uniformisation, c'est-à-dire à la pensée unique.

Alors ceux qui ne pensent ni ne vivent "comme tout le monde" sont considérés comme stupides (s'ils sont isolés) ou dangereux (s'ils sont organisés). Il y a diabolisation de ces "marginaux", comme on l'a vu en plein XXIe siècle avec les exagérations reliées aux nations prétendument terroristes.

La vraie terreur vient de la décadence même de la société matérialiste qui porte en elle les germes grandissants de sa propre destruction. Par le rabaissement de la vie aux choses mondaines, on promeut l'individualisme, les divisions, les fractures.

Les désirs vont grandissants, de sorte que les conditions du bonheur sont toujours repoussées plus loin, comme un mirage rendu inaccessible pour la plupart des gens qui n'auront jamais les moyens de "se payer le bonheur".

Face à l'histoire, à ces consciences qui furent nos ancêtres et qui construisirent des sociétés traditionnelles - c'est-à-dire reliées et guidées par des principes transcendants - nous sommes minoritaires. Nous sommes l'exception, et peut-être l'erreur à en juger par la dégradation du monde actuel.

Il est pertinent de réaffirmer et de tâcher de vivre un mode de vie dont les mobiles dépassent les strictes nécessités matérielles.

 

-Charles Goyette


   

13 mai 2009

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