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Une étude –encore une! – indique que plus de la moitié
des adultes américains jouent à des jeux vidéo. Les
jeunes de moins de 18 ans y jouent à 97% selon cette
même étude.
Il est évident que les plus jeunes apprennent beaucoup
par le jeu. Mais l'exaltation des jeux vidéo constitue
un éloignement du jeune face à la réalité concrète.
Les jeunes pensent ainsi savoir faire beaucoup de
choses, comme voyager dans la galaxie tout entière ou
éliminer des ennemis virtuels, alors que dans la
réalité, ils sont incapables de planter un clou ou de
laver la vaisselle.
Chez l'adulte, le travail constitue normalement la
meilleure source d'apprentissage.
Toutefois l'importance grandissante des jeux vidéo chez
l'adulte est une indication que le travail n'accomplit
plus sa fonction pédagogique. L'adulte cherche refuge
dans des comportements adolescents.
On appelle ces adultes aux comportements d'adolescents
les "adulescents".
Cette régression provient d'une difficulté à gérer les
petits et grands conflits de l'existence - et surtout
une incapacité à les résoudre. D'où le symptôme de la
régression vers un passé nostalgique, celui de
l'adolescence ou l'on n'avait pas de responsabilités.
Autre symptôme adulescent: la fuite vers un monde
virtuel où l'on peut "changer d'identité", donc se
défouler.
L'adulescence est un blocage dans l'évolution normale de
la conscience. Chez un adulte sain, les épreuves de
l'existence sont autant d'opportunités de grandir.
Le travail salarié est souvent perçu comme routinier,
banal – donc ennuyant. Même si cela était vrai,
rappelons que la routine n'a pas à être négative.
Bien comprise, la routine devient répétition, puis
constance. Elle atteint alors un caractère pédagogique.
On ne peut croître sans constance.
On peut tenter de fuir l'âge adulte et ses
responsabilités, cette fuite sera toujours rattrapée par
la réalité.
La résolution de l'adulescence passe donc par la
responsabilité envers soi-même, envers la société,
envers l'Histoire.
-Charles Goyette
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