Les tendances du cinéma en disent long sur toute société, tel qu’en témoigne la préparation
d’une méga production sur la vie du philosophe légendaire.
La réalisatrice, Hu Mei serait, selon le magazine Première, « l’une des plus officielles ».
Un mot lourd de conséquence sous le parti unique…
Le 1er octobre 2009 sera une date encore plus célébrée en Chine que les actuels Jeux Olympiques :
ce sera le 60e anniversaire de la création de la Chine populaire coïncidant avec le 2560e de la naissance de Confucius.
Les autorités qui avaient banni Confucius durant la « Révolution culturelle »
prolétarienne le reprennent maintenant à leur compte, martelant
l’idée de l’harmonie sociale et faisant des préceptes confucéens un
élément important du grand spectacle d’ouverture des Jeux Olympiques.
Toutefois, le retour en force de Confucius va au-delà de la politique
partisane, qui se plait à surfer sur les modes. On voit partout apparaître des « Écoles traditionnelles confucéennes »
s’efforçant tant bien que mal de revaloriser les valeurs de justice et
de noblesse de coeur enseignées par le mythique sage.
On remarque en effet un engouement populaire marqué pour la culture classique. Ainsi,
la conférencière Yu Dan est récemment devenue une superstar après une
série d’émissions commentant et vulgarisant les Entretiens de Confucius.
Actuellement, elle captive l’attention des médias et du public.
Après que les remous du 20ième siècle aient presque réussis
à faire oublier aux Chinois leurs racines spirituelles,
la révolution capitaliste qui marquera le 21ième les ébranle tout autant.
Dans un empire productiviste post-maoïste, nombril de la globalisation des marchés,
en transition rapide, la star du néo-confucianisme comble un besoin. Si l’expression
« crise des valeurs » trouve une manifestation patente dans une Chine où tout va trop vite,
elle n’en demeure pas moins une réalité mondiale…
Et l’Occident? Serait-il mûr pour une méga production hollywoodienne sur Socrate?
-Youri Pinard