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L’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et
l’agriculture a récemment organisé, à Rome, une rencontre
de trois jours sur la crise alimentaire globale qui réduit
850 millions de personnes à la faim et même à la famine,
mettant ainsi en danger la stabilité du monde.
Le problème est tangible par les manques évidents,
les énormes hausses de prix et la malnutrition.
Certaines des causes visibles sont les changements climatiques,
le prix des carburants, la perte de fertilité du sol et des
terres arables, la surpopulation mondiale, le sida et la
diminution de la diversité des semences et de la flore.
La déclaration qui a conclut la rencontre fut:
“Nous nous engageons à éliminer la faim et à assurer la sécurité
alimentaire pour tous, pour aujourd’hui et pour demain.”
Les 183 pays se sont mis d’accord pour renforcer les interventions
humanitaires, organiser d’autres rencontres et augmenter les
investissements en agriculture.
Les intentions sont bonnes mais malheureusement, les questions
économiques les plus fondamentales - mais invisibles - n’ont pas
été prises en considération : l’avarice et le pouvoir corporatif.
Actuellement, la nourriture, plutôt que d’être un bien public,
est un bien commercialisé que l’on peut échanger, comme du platine
et du pétrole, au plus offrant, et ceci basé sur des prix futurs et
incertains qui sont souvent reliés à l’offre et à la demande.
Un autre point important qui n’a pas été discuté est l’impact de
l’agriculture subventionnée. Oxfam a rapporté en 2003 que le prix
du maïs mexicain a baissé drastiquement pour pouvoir concurrencer
le maïs américain importé, hautement subventionné. Les revenus des
fermes locales ont baissé en flèche, ce qui a produit la misère des
milieux ruraux, desquels des millions de gens ont tenté de s’échapper,
souvent dans des usines d’assemblage du Canada ou des États-Unis qui ont
été relogées au Mexique. En 2003, le revenu des ventes du maïs américain
au Mexique était d’environ $125 millions de moins que le coût de production,
le tout versé en subventions aux grands producteurs par les taxes des citoyens américains.
Les multiples tentacules de la catastrophe alimentaire sont reliés. Certains sont compréhensibles
mais les règles invisibles imposées entre autres par l’Organisation Mondiale du Commerce et le
Fonds Monétaire International nuisent aux possibilités de production des fermiers dans les pays en
développement, ceci menant jusqu'à une perte de la dignité, du sens de la vie, de la sagesse
autochtone et de la communauté.
-Denis Goyette
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