L'Organisation pour la coopération et le développement
économique (OCDE) regroupe 30 pays. Il s'agit d'une
organisation dont l'influence est énorme, ne serait-ce
qu'en tant que maison d'édition – l'OCDE, avec un budget
de 340 millions d'euros, est l'un des plus grands
éditeurs dans les domaines de l'économie et des
politiques publiques.
L'organisation a publié en mars 2008 une étude intitulée
"Explaining the differences in hours worked across OECD
countries". Cette étude montre les importantes
disparités quant au nombre d'heures passées au travail
pour les citoyens des différents pays membres.
La conclusion de l'analyse ignore le succès économique
et social de plusieurs pays où les heures de travail
sont parmi les plus faibles.
Ainsi le rapport favorise l'accroissement des heures
travaillées : "Going for Growth accorde une haute
priorité aux mesures qui enlèvent les barrières à
l'emploi et qui augmentent l'utilisation de la force de
travail pour plusieurs pays de l'OCDE.
Dans plusieurs cas, des politiques pour réduire les
empêchements à l'augmentation des heures travaillées
peuvent faire partie de la solution" **
Dans un monde fasciné par la croissance économique, une
telle conclusion est logique puisque les travailleurs y
sont considérés comme des outils de production faisant
partie du "modèle macro-économique".
La raison doit toutefois nous amener à considérer
d'autres approches envisageables. On pourrait par
exemple considérer le travail comme un moyen de
réalisation de soi en tant qu'être humain. Le travail
serait alors une tendance qui pousse toute la Nature –
et pas seulement un système économique dont profite
largement une minorité - vers son accomplissement.
Se pourrait-il que ce genre de rapport, sous les
apparences de l'indépendance scientifique, traduise en
fait une idéologie visant à maintenir une minorité
fortunée à l'abri des autres citoyens ?
** traduction libre de :"Going for Growth
places a high priority on measures that remove barriers
to employment and increase labour utilisation for many
OECD countries. In several cases, policies to reduce
impediments to raising hours worked may form part of the
solution."
-Charles Goyette
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