Après 5 ans de procédure judiciaires
un récent jugement de la Cour d'appel du Québec oblige
Loto-Québec à publier ses rapports sur les tentatives de
suicides reliées aux casinos.
Dans un article intitulé " Un rapport qui glace le sang"
le journal La Presse rapporte que le porte parole de
Loto-Québec déclare que "16 événements sur une période
de 8 ans, ça fait 2 par année (…) ça fait deux incidents
du genre sur 9 millions de visites. Alors je pense qu'il
faut relativiser, sans minimiser ces situations".
Le même article rapporte que le Bureau du coroner du
Québec estime que "le jeu pathologique a été à l'origine
de 175 suicides entre 2000 et 2005".
Quelqu'un a dit qu'un suicide c'est un de trop. Mais il
semble que toutes les situations et circonstances qui
conduisent au suicide ne se valent pas. Certaines sont
radicalement condamnées et d'autres relativisées.
Pourquoi donc ? En toute logique
elles devraient toutes être rejetées.
En 2005-2006 les trois casinos du Québec ont reçu 10,6
millions de visites, Loto-Québec a encaissé 4016
millions de $, dégagé un bénéfice net de 1614 millions
et versé au gouvernement du Québec des dividendes de
1537 millions. "Ce fut une année mémorable" a déclaré le
président-directeur général de Loto-Québec.
Loto-Québec implante quatre nouveaux salons de jeux et
investit dans le marché français des casinos pour
accroître son bénéfice et la part remise au gouvernement
du Québec.
Les jeux sont lucratifs.
C'est là la raison rendant tout à
fait acceptable les suicides et autres drames reliés au
jeu pathologique et au jeu excessif. C'est là la raison
d'identifier ces drames comme des "événements" ou des
"incidents du genre" et de les relativiser tout en
conseillant de ne pas le faire.
L'art du sophisme est à l'abri du suicide.
-Denis Bricnet
|