La rumeur… plus puissante que la foi, plus forte que la raison

 

Alexandrie, IVième siècle de notre ère. Hypatie, philosophe et mathématicienne remarquable est torturée et assassinée par la foule en délire. Quelques temps auparavant l'évêque Cyrille avait lancé contre elle de fallacieuses rumeurs, dont celle persistante qu'elle était une sorcière, responsable des désordres d'Alexandrie.

Athènes, 399 avant notre ère. Anytos, un membre éminent du parti démocratique fait courir la fausse rumeur que Socrate pervertit la jeunesse et complote contre l'ordre social. La démocratie, froidement, lui laisse la liberté de choisir entre le déshonneur ou le poison.

La rumeur vient de loin et se joue tant la "foi mystique" que de "l'esprit critique".

Parce que la rumeur discrédite péremptoirement ceux-là même qui peuvent vraiment la nier, elle est une arme perverse qui s'offre à quiconque trouve plus sécuritaire et confortable de soutenir l'incrimination mensongère collective d'un innocent que de servir la vérité.

Ceux qui ne basent pas leur jugement sur les opinions et les rumeurs mais sur la connaissance et la vérité, qui ont l'audace de dire ce qu'ils savent et le courage de ne pas céder aux pressions menaçantes de l'opinion publique, ceux là ont déjà éveillé en eux l'esprit de la philosophie à la manière classique et marchent vers une authentique réalisation d'eux-mêmes.

 

-Charles Goyette

 


 

9 octobre 2007

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