J’ai eu le plaisir récemment de découvrir une grande dame de
l’histoire du Québec, Mme Henriette Dessaulles (1860-1946). Une
écrivaine-philosophe, qui pendant des années a publié ses
chroniques de Fadette dans des journaux aussi connus que Le
Devoir.
Ses chroniques sont autant de petits bijoux littéraires que de
perles de sagesse. Ceci m’a amené à me demander : mais pourquoi
donc est-elle si peu connue?
Pour une province comme le Québec qui cherche à préserver son
identité culturelle, comment est-ce possible de reléguer un être
d’exception tel que Mme Dessaulles aux oubliettes?
Après réflexion, je crois que la réponse est simple : ses
chroniques traitent de la morale et la morale n’est pas à la
mode. Dans un monde ou le bien et le mal n’existent pas puisque
tout se vaut, tout est relatif et tout est question de goût et
d’opinion, la morale n’a pas de place. Elle semble démodée,
vieux jeu, voire inutile.
Dans une époque où la morale n’a pas, ou très peu de valeur
efficiente, on peut torturer des animaux sous l’œil de la caméra
sous prétexte que c’est de l’art, on peut justifier la
commission de toutes sortes de perversions qui font du mal aux
autres, on peut faire tout, c'est-à-dire de nos jours n’importe
quoi, pour de l’argent.
La philosophie à la manière classique inclut la morale. Elle est
donc également une philosophie morale. Elle n'est pas une
philosophie moralisatrice. Elle cherche la sagesse qui se loge
dans le cœur du bien.
Platon parlait du Bien, du Beau, du Juste, des archétypes
universels qui n’on rien à voir avec les goûts, les opinions,
même les croyances.
Ainsi, non, la morale n’est pas ennuyante mais elle est plutôt
inspirante. Elle nous inspire, lorsqu’elle est bien traitée, à
rechercher ce qui est bien, ce qui est beau et ce qui est juste.
Nous inspirant elle nous mobilise corps, âme et esprit, et de ce
fait, générant un mode de vie et pas seulement une adhésion
intellectuelle, elle nous permet de dire:
Voilà de quoi changer le monde!
Christine
(Montréal)
28 février 2008 |
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