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La Saint-Jean-Baptiste était autrefois une fête
religieuse de grande importance au Québec. On célébrait
alors le "saint patron" des québécois. Les temps ont
changé, mais la fête est restée. C'est qu'au-delà de
l'aspect religieux, la date de la Saint-Jean a toujours
été reliée au cycle solaire.
C'est en effet pour l'hémisphère nord le moment du
solstice d'été, c'est-à-dire le jour de l'année où
l'ensoleillement est maximal. Cette date était célébrée
dans toutes les traditions spirituelles depuis des temps
immémoriaux. Pensons à Stonehenge où aujourd'hui encore,
des milliers de personnes se rassemblent chaque année
aux solstices.
Au 24 juin correspond l'autre solstice, celui célébré
dans la tradition chrétienne le 25 décembre, et qui a
toujours été une date cardinale dans le calendrier des
civilisations spirituelles. Une relation dynamique basée
sur le cycle solaire s'établit donc entre le baptiste et
l' "enfant-lumière", cette lumière qui va croître
pendant 6 mois.
La période entourant le solstice d'hiver est le moment
de la vie intérieure, du regard intérieur, un moment
pour l'âme. Le sens même du mot solstice, en latin "solstare",
signifie l' "arrêt du soleil" avant qu'il ne reprenne sa
course en sens inverse, comme un immense yo-yo arrivé au
bout de sa corde.
La période qui commence maintenant, celle qui va du 24
juin au 25 décembre, est marquée par la décroissance de
la lumière visible, au début imperceptible, puis très
évidente après l'équinoxe d'automne. Au solstice
d'hiver, la lumière doit exister dans l'âme des humains
parce qu'elle est minimale à l'extérieur.
Ainsi l'exhortation de Saint-Jean à "se préparer" est
compréhensible parce que celui qui ne l'aura pas fait,
celui qui pense l'été durera toujours, se retrouvera
démuni quand viendra l'obscurité. Il ne pourra pas
"re-naître".
Au 24 juin, la tradition veut que l'on allume un feu de
joie, une sorte de pyramide de lumière autour de
laquelle on danse et on chante, en un rituel qui célèbre
la lumière dans la nuit. La forme conique de ce feu de
joie rappelle celle du sapin de Noël. Là où le feu monte
vers le ciel à la Saint-Jean, à Noël c'est l'étoile des
bergers qui descend pour féconder la terre.
Avec le rythme de la vie moderne et le style de vie "24h
/ 7 jours", peu de gens ont conscience de ces moments
clés de l'année que sont les solstices et les équinoxes.
Ce sont pourtant des opportunités pour se relier aux
cycles de la vie et en tirer des enseignements.
-Charles Goyette
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