La fin des parachutes dorés ?

 

 


 

 

 

Depuis début février, le président Obama tente d’imposer des limites raisonnables à la rémunération des hauts dirigeants des banques sauvées de la faillite avec l’argent public.

 

Le Globe and Mail, révélait le mois dernier les abus scandaleux de plusieurs gourous de la finance qui se versent des dizaines de millions $ en bonus, juste après avoir reçu des dizaines de milliards d’aide gouvernementale.

 

Au Québec, on ne cesse de pleurer sur le sort de notre bas de laine que les gestionnaires, ivres de risques, ont précipité dans un gouffre dont les seules pertes de la dernière année dépassent les 25 milliards. Henri-Paul Rousseau et son équipe se seraient pourtant versé plus de 40 millions $ de bonus en 2006, époque de rendement élevé.

 

Un éditorial du New York Times du 4 février soulignait la nécessité d’une nouvelle culture de la rémunération des dirigeants afin de « contrer la passion destructrice du risque qui a mené le système financier à ce cataclysme. » Il s’agirait selon le Times, de mieux relier la rémunération au niveau de risque à long terme. Cela viserait à éviter que les gestionnaires ne deviennent des « gamblers compulsifs» aux parachutes dorés qui jouent avec l’argent du public…

 

Trouverons-nous un réconfort dans la récente victoire du MÉDAC, fondé par Yves Michaud, dit le Robin des banques? Selon Martin Vallières de la Presse : « La BanqueLaurentienne devient la sixième banque canadienne d’affilée en deux semaines à être contrainte par ses actionnaires à les consulter formellement sur la rémunération de ses hauts dirigeants. »

 

Réalisme, vision à long terme, responsabilité, saine gestion du risque et honnêteté. Voilà ce que la nouvelle culture de gouvernance financière serait appelée à devenir à en croire les pressions nouvelles.

 

C’est peut-être beaucoup demander à des corporations qui n’ont finalement d’autre mission que de générer plus de profits pour leurs actionnaires ici et maintenant et qui sont prisonnières d’un système pathologique par nature : la bourse. C’est qu’à la bourse, faire d’immenses profits ne suffit pas. Il faut en faire toujours plus, plus que le compétiteur, et plus vite, sous peine de voir l’actionnaire placer son argent ailleurs. Et l’actionnaire, qui est-ce?

 

C’est nous… bonnes gens.

 

Tant que nous penserons pouvoir tirer notre épingle du jeu individuellement pour être heureux dans un monde malheureux; tant que nous serons fascinés par la perspective puérile de payer 1$ de moins en achetant chez Wal-Mart et de gagner 1$ de plus en boursicotant, nous serons les vrais auteurs de notre malheur.

 

Et vous? Êtes-vous prêts à renoncer à votre parachute doré?

 

-Youri Pinard

 
   

19 mars 2009

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